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LES FLAGELLANTS

lon. Il la pressait de plus en plus, d’une façon étroite, n’osant lever les yeux sur elle, paraissant comme enivré par une bonne odeur de chair fraîche, lorsque tout à coup, elle sentit un corps dur qui la gênait, elle voulut sans rien dire le déplacer et, n’y parvenant pas, elle lui dit :

— Monsieur le Duc, ôtez donc le couteau que vous avez dans votre poche, le manche me gêne.

Le pauvre valseur rougit jusqu’aux oreilles…

La malicieuse savait bien que l’on ne va pas dans le monde avec un couteau dans sa poche, comme les Normands à la foire.

Un soir, sa mère lisait le journal à voix haute, il s’agissait d’un fait divers à sensation. Une jeune femme avait subi les « derniers outrages ».

« Maman, qu’est-ce que c’est que les derniers outrages ?… »

Sa mère embarrassée, qui était loin de soupçonner la précocité de la jeune fille, répondit : « C’est de cracher à la figure de quelqu’un. »

A quelque temps de là, étant avec sa mère, en visite dans une maison amie, la conversation vint à tomber sur le même sujet.

— C’est horrible, disait l’une.

— La malheureuse, ajoutait l’autre.

Elle, le plus tranquillement du monde :

— Elle n’avait qu’à s’essuyer.