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LES FLAGELLANTS

chemise de l’élève, et il la fouette doucement, en contemplant, en connaisseur, la mappemonde blanche et copieuse qu’il a sous les yeux et qu’il flatte de la main.

La même scène se reproduit pour les vingt élèves, il va ôter ses oripeaux, paye, et s’en va gravement. En voilà pour un mois.

D’autrefois la maison se transforme en table d’hôte pour femme seule, elle est le rendez-vous exclusif, ces jours-là, des Tribades. Personne n’y est admis s’il n’appartient à la célèbre corporation dont Amandine et Jeanne Vauqlin sont les grandes prêtresses. Dès le matin fixé pour la grande fête, comme pour le pensionnat, on met à la grille d’entrée un immense écriteau : Table d’hôte, pension de famille. Oh ! elle est jolie la famille ! Les disciples de Lesbos déjeunent ou dînent dans le jardin en costume primitif, et, après la séance, les sages femmes parisiennes n’ont pas à espérer que l’on demande leur concours.

C’est le bidet qui sert de berceau aux nouveau-nés.

J’ai assisté, invisible, à une de ces orgies, et j’avoue que les bacchanales des Romains sont à côté d’elles l’enfance de l’art, surtout les jours où la princesse russe vient y assouvir sa passion.