Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
LES FLAGELLANTS

et étaler sa viande, l’amateur peut juger d’un seul coup d’œil, s’il en aura pour son argent, du moins, au poids.

Les directeurs de théâtres en tirent profit, ils ont de belles filles qu’ils payent peu - quand ils les payent - et souvent elles ont servi de truchement pour une commandite ; si on prend le brochet par la gueule on prend les vieux cochons par le contraire.

La grande cocotte, la huppée, en dehors du tour du Bois, ne raccroche pas personnellement, elle reçoit des visites !

C’est son allumeuse qui lui procure le client de passage. Ce genre de travail a beaucoup de succès quand les étrangers affluent à Paris, surtout aux époques de grandes expositions universelles.

Madame reçoit, c’est tout un monde.

Il y a peu de temps, j’étais invité à déjeuner chez une dame à qui j’avais été présenté dans une soirée de gala donnée par un de nos ministres. À l’heure fixée, midi, je fus ponctuel. Appartement somptueux, salle à manger princière, soubrette jolie et accorte. Je fus reçu à bras ouverts, et comme il faisait chaud, la maîtresse de maison portait un corsage outrageusement échancré ; on se mit à table, on nous servit un menu impérial. A côté de moi, était assis un monsieur très correct que je connaissais de vue ; la dame qui voyait que je m’in-