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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

quiétais de savoir qui était ce personnage, me dit tout à coup : « Excusez-moi, j’ai oublié de vous présenter mon mari ». Je m’inclinai. À peine le café était-il servi qu’un violent coup de sonnette retentit ; sans mot dire, la dame se leva de table, passa dans sa chambre à coucher, et la bonne nous enferma dans la salle à manger ; quelques minutes plus tard la bonne revint, nous ouvrit la porte, puis celle du palier, en nous disant : « Marchez doucement ».

Ne comprenant rien à ce manège, une fois dans la rue, le mari me dit : « Vous êtes étonné, monsieur, je n’y puis rien, ma femme reçoit ses amis. » Et dire qu’il y a dans Paris dix mille maris et plus dont la femme reçoit !

Revenons à la cocotte huppée. Les souverains leur font tourner la tête, elles voudraient bien le leur rendre, pas le Schah de Perse, par exemple, depuis qu’elles savent que ses fameux diamants ne sont que des bouchons de carafes.

Une véritable fièvre s’empare de ces ambitieuses, on pourrait l’appeler une fièvre monarcho-purpurale, il leur faut du souverain, elles l’attendent et ne peuvent croire qu’il ne viendra pas, une nuit ou l’autre, au moins une fois, visiter leur exposition permanente ; d’aucunes, prévoyantes, font mettre dans leur antichambre des patères spéciales pour