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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

– Mais c’est un fou en même temps qu’un cochon.

– Cochon, oui ; mais fou, non, car il est très estimé au conseil par ses collègues qui ignorent ses passions.

– Comment, ses passions, il en a donc d’autres que celle que tu viens de me raconter.

– L’histoire du pain est virginale comparée à celle-ci.

– Connais-tu la rue Saint-Julien-le-Pauvre ?

– Ma foi, non.

– Elle en vaut pourtant la peine, à cause de l’antique église qui s’y trouve et surtout de son aspect, le même au xxe siècle qu’au xiie. La population y est misérable autant que les boutiques et les maisons. En pénétrant dans cette rue par l’ancienne voie qui longeait l’Hôtel-Dieu, à droite, on remarque une maison étroite, haute de quatre étages dont les fenêtres sont à guillotine ; le rez-de-chaussée est occupé par un marchand de vins qui s’intitule : restaurant ; il est propre ! C’est pourtant le café anglais des ramasseurs de mégots, des mendigots, des clients de la Bouchée de pain, des habitués de l’asile de nuit, des bagottiers, en un mot, de tous ceux que la misère étreint, soit par malheur, paresse ou ivrognerie.

Ces épaves de l’humanité, à partir de minuit, trou-