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LES FLAGELLANTS

vent dans cette maison un refuge ; moyennant vingt centimes, ils peuvent manger une soupe et dormir…

– Dormir ?

– Oui, chaque pièce de chaque étage peut contenir quarante clients sur les bancs qui forment carré ; quand ils sont pleins, les dormeurs se couchent sur le carreau, pêle-mêle, hommes et femmes, cela n’a pas d’importance. L’été, c’est horrible : les odeurs de sueur, d’alcool, de tabac se condensent et empoisonnent l’air qui devient irrespirable. Malgré cela, il n’y a jamais de place.

– Mais, ton conseiller qu’a-t-il à voir là dedans ?

– Attends un peu. Il va y coucher à jours indéterminés, il explore les galetas, et, quand il a trouvé dans une chambrée une vieille soularde, il se couche à côté d’elle et…

– Mais c’est horrible, comme cela, en public ?

– Personne n’y fait attention, c’est tout au plus si un dormeur murmure : le camarade rouscaille.

– Tu me fais mal au cœur !

– Voilà où la passion conduit.