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LES FLAGELLANTS

sitôt qu’un scandale commençait à poindre à l’horizon, il était étouffé, et le public en était réduit aux conjectures.

Pourtant elle intenta un procès à un homme du meilleur monde, très haut coté, pour lui réclamer 100.000 francs ; ce procès est curieux à plus d’un titre, car il prouve que si les filles ne valent pas cher, leurs amants titrés valent encore moins.

C’est un documentpour les historiens futurs.

L’avocat de la marquise lut à l’audience le billet suivant :

Je soussigné, reconnais devoir à M"°C. Schumacher (La Bruyère) la somme de cent mille francs qu’elle m’a remise aujourd’hui, sur la vente de ses valeurs,pour être employée dans mes affaires. Je m’engage à lui rendre cette somme à elle ou à son ordre dans cinq ans de ce jour, m’engageant, jusqu’à remboursement effectif, à lui servir les intérêts au taux commercial de 6 pour 100, de six mois en six mois. En cas de mon décès, cette somme serait immédiatement exigible.

Bon pour cent mille francs, valeur reçue en espèces comptant, et sur un bon de la Banque de France.

V…

Me Allou s’efforca de démontrer par la lecture de la correspondance échangée entre M. V. et Labruyère, que la marquise d’Orvault n’avait pas craint de poursuivre le remboursement de deux