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LES FLAGELLANTS

porains la croyaient depuis longtemps sous terre, en train de voir les pissenlits pousser par la racine.

C’est à propos d’elle que M. Prudhomme sermonnait son fils, en lui disant :

— Ah ! mon ami, les femmes d’aujourd’hui ne valent pas celles d’autrefois.

Que le fils Prudhomme répondit :

— Mais papa, c’est toujours les mêmes !

Eh bien ! elle n’est pas morte ; la bonne femme est retirée dans une élégante villa des environs d’Argenteuil. Les roses y fleurissent en tout temps. À elle le pompon pour avoir su se créer un confortable délicieux et attacher à ses charmes décrépits un de nos plus riches financiers mort récemment.

Faut-il qu’elle en ait, de ces charmes qui firent les délices de nos pères de 1830, pour qu’elle ait pu obtenir de M. C…, qui était renommé pour ne pas attacher ses chiens avec des saucisses, cinquante mille francs par mois, autant que M. Loubet.

À ce qu’il paraît, cette dotation princière n’était pas suffisante pour la vieille hétaïre.

De l’ancienne école, elle ne sacrifiait pas à Lesbos. Elle prit un jeune amant aimable, titré ; elle le combla de faveurs, la vieille chatte le câlinait, c’était de l’amour pur, le petit chou-chou à sa mémère était choyé, pomponné, adulé. Le financier, qui ne voulait pas que la vieille, qu’il considérait