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LES FLAGELLANTS

peux-tu pas venir de temps en temps passer quelques heures avec moi ? Je ne peux pas te dire à quel point j’ai soif de toi. C’est que voilà terriblement longtemps que je jeûne, j’ai une faim de loup dans mon lit ; vois-tu, c’est si fort, que cela m’en fait mal. Et toi, comment vas-tu, ma chère amie, es-tu plus raisonnable ?

» … Mets-tu quelquefois le petit jupon bleu et la chemise fine ? Ou bien réserves-tu cela pour les grands jours ?

» Adieu, ma chérie, je t’embrasse jusqu’au fond de la bouche.

» Maurice D. »


J’ignore si la noble demoiselle avait pour le grand jour de son mariage le petit jupon bleu et la chemise fine. C’est improbable si l’on en juge par cette lettre adressée à une maquerelle très connue :

Lundi, 10 heures.
Madame G. G…,
54, Faubourg Saint-Denis.

Chère amie,

« Je comptais aller vous voir aujourd’hui, espérant avoir une bonne nouvelle à vous annoncer. Ah ! bien oui, déconfiture complète sur toute la