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LES FLAGELLANTS

Tosca. – Eh bien ! moi, je te ferais la diligence de Lyon.

» Le Marseillais ne céda aux instances de Tosca que sur la promesse formelle qu’elle lui ferait la fameuse diligence. Arrivée chez elle, elle commença par se déshabiller, ferma les rideaux et alluma la lampe, puis le pria de s’asseoir sur le canapé et lui dit :

– Mon bon, pour faire la diligence de Lyon, il faut un kilo de mélasse, vingt mètres de cordes, douze chandelles des six, un litre de petit blé, un kilo de confiture de prunes, une langue de mouton, trente grammes d’iodure de potassium, cent grammes d’onguent gris…

» À peine achevait-elle ce commencement de nomenclature, qu’elle tomba comme une masse sur le tapis. Le Marseillais la releva ; elle était morte, emportant le secret de la diligence.

» Alléché à l’idée d’une jouissance unique et inconnue, il résolut de voyager pour essayer de trouver une femme qui connaîtrait le secret de la Tosca.

» Il parcourut l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne, le monde entier, demandant à tous les échos : la diligence de Lyon ! Tous lui répondaient :

« Mais depuis que le chemin de fer existe, les messageries Laffitte et Gaillard n’existent plus. Si vous