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LES FLAGELLANTS

lulent ; quant aux ennemis, quel est le plus honnête homme qui n’en a pas ?

Supposons, dis-je, que l’un d’eux par méchanceté, par farce ou par pure vengeance, fasse adresser par un correspondant ou adresse personnellement, de Hollande, de Madrid ou de Bruxelles, un lot de photographies que nous qualifions d’obscènes, mais qui, à Bruxelles, passage du Nord et galeries Saint-Hubert, se vendent ouvertement et sont même affichées aux vitrines, à un particulier ou mieux à un libraire. Chacun sait que le fameux cabinet noir fonctionne plus régulièrement que sous la célèbre direction Vandal, et si l’enveloppe qui contient les photographies est décachetée, le libraire est dénoncé au Parquet par les violateurs, les magistrats font une descente chez lui juste à l’heure de l’arrivée du courrier et saisissent avant même que la victime ait eu le temps de décacheter l’enveloppe.

Voilà la moralité de l’élasticité de la loi sur les outrages aux mœurs ; elle n’est qu’un outrage à la raison. Un ancien chef de la sûreté me disait à ce sujet : « Si vous avez des ennemis, n’entrez jamais seul dans une pissotière. »

On comprend la raison, et j’ajoute que ce coup a été fait contre des gens dont on voulait se débarrasser.