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LES FLAGELLANTS

Elle entrait dans la chambre avec l’homme de rencontre. Tous deux se déshabillaient nus comme vers ; elle se mettait à courir autour du lit, pour suivie par l’homme. C’était la chasse à courre ; il ne manquait que les sonneurs de trompe.

Les postures succédaient aux postures. Quand c’était un vieillard, la chasse présentait plus de péripéties ; il courait, haletant, tombait, se relevait, courait encore ; quand elle avait jugé la course suffisante (d’autres clients attendaient), elle se laissait atteindre… On devine l’utilité du lit…

Alors des cabinets partaient non des soupirs, mais de véritables hurlements ; les hommes venus seuls, ceux qui étaient accompagnés d’une amie ou de leur chien, les tribades venues à deux se tordaient, excités par leurs immondes passions. C’était le rendez-vous des flagellants et des flagellés.

Filles de Lesbos, dames lesbiennes, mères, sœurs et filles des tribades antiques, vous qui n’êtes pas bégueules, ce que vous auriez vu accomplir dans cette maison vous aurait fait rougir à coup sûr ; il y avait de quoi, à travers les siècles, faire palpiter en vos tombes vos mânes licencieuses.

C’était infâme ; mais plus infâme encore le fils d’un magistrat, qui faisait alors son droit à Paris, qui y vit son père accomplir la fameuse chasse à