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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

tures des boutiques et regarde ou fait semblant de regarder attentivement les objets exposés ; son allure peu commune fait retourner les passants. Quand l’un d’eux, ce qui arrive fréquemment, se met à la suivre, elle marche rapidement du côté de sa demeure. Au moment de franchir le seuil de la porte d’allée, elle se retourne, l’homme s’arrête, et presque aussitôt, une femme qu’il n’avait pas aperçue marchant derrière lui, lui frappe sur l’épaule. Étonnement de l’homme.

– Monsieur, c’est ma fille, lui dit-elle, elle est bien jeune, mais que cela ne vous effraye pas. Si vous voulez monter un instant vous reposer, venez, car la course que vous venez de fournir, vous a essoufflé.

L’homme, généralement, accepte. On arrive au troisième étage, il s’assied ; aussitôt la fillette s’en va, sous le prétexte de faire une commission chez une voisine ; un quart d’heure, une demi-heure se passent, elle ne revient pas ; la mère tempête :

« Sacrée gamine, ça ne pense qu’à jouer ; attendez Monsieur, je vais l’appeler.» Elle ouvre la fenêtre et appelle de toutes ses forces : « Victorine ! Victorine ! »

Rien ne répond. Alors la mère s’adresse à l’homme qui commence à n’être pas rassuré.

– En attendant que la petite revienne, si monsieur voulait ?

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