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LES FLAGELLANTS

Il me répondit : «C’est la femme mariée ! »

– Comment, la femme mariée ?

– Il ne faut pas que cela vous surprenne, il y a à Paris un grand nombre de femmes mariées inscrites sur les livrets de police, nous en avons souvent. Asseyez-vous, et dans une heure vous allez voir arriver le mari.

En effet, une heure plus tard, je vis entrer un grand garçon proprement mis ; il alla s’asseoir aux côtés de sa femme qu’il embrassa avec effusion, puis ils se mirent à causer de leurs petites affaires.

Ils montèrent ensuite comme s’il eût été un client ordinaire. Quand il fut parti, les consommateurs arrivèrent, la femme quitta son ouvrage et exerça son commerce ! Cela m’intéressait. J’attendis qu’elle fût seule pour causer avec elle ; elle ne demandait pas mieux.

– Le garçon vous a dit que j’étais mariée, et que mon mari venait me voir ici, cette anomalie vous a semblé étrange ?

– Parfaitement.

– Et vous vous demandez pourquoi je suis ici, et vous prenez sans doute mon mari pour un maquereau ?

– Cela en a du moins les apparences.

– Eh bien, vous vous trompez, mon histoire est des plus simples. J’ai quitté mon mari pour un