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LES FLAGELLANTS

Florence, quand il en eut assez, il la planta là carrément ; Léontine avec ses habitudes vagabondes n’était pas d’un placement facile. À force d’avoir été fréquentée par des journalistes et des cabotins, elle avait la manie d’écrire, c’était une pallasseuse de premier ordre ; réduite à la dernière extrémité, elle songea à ses anciens amants, du moins à ceux dont elle connaissait le nom. Elle leur écrivit pour leur exposer sa détresse et les prier de lui envoyer un peu d’argent pour revenir au boulevard Montmartre, car elle avait la nostalgie de la soupe aux choux du café des Variétés et du jambon pommes à l’huile du café de Suède. Elle envoya bien cent cinquante lettres qui lui rapportèrent un louis… ils étaient peu généreux, et n’avaient guère souvenir des nuits d’amour à l’œil.

Un soir qu’elle errait mélancoliquement sur une des promenades de la Ville, elle fit la rencontre d’un monsieur qui avait la passion des phénomènes. Il adorait les femmes colosses, à ce point,pour ne pas être trompé, qu’il avait adopté le moyen suivant pour s’assurer de la réalité des formes de la femme dont il avait envie :

Il lui offrait un fauteuil dans un théâtre quelconque, si elle ne parvenait pas à s’asseoir, l’affaire était faite.

Léontine était dans ce cas ; elle avait des fesses,