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LXXIII
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Je l’abordai. Elle avait l’air d’avoir peur de moi. Je la tranquillisai et lui dis que je ne lui en voulais pas trop, qu’elle était tout à fait libre vis-à-vis de moi, mais qu’elle aurait très bien pu m’envoyer un petit mot au moment de notre rendez-vous et me rendre mes volumes.

– Je vous ai envoyé un petit bleu le matin même !

– Je ne l’ai pas reçu, répondis-je.

Je savais qu’elle mentait, car la lettre perdue, égarée ou non avenue, est un vieux truc féminin. Je le connaissais, hélas ! de longue date.

– Quant à vos livres, je ferai le paquet aujourd’hui même. Il ne faut pas m’en vouloir.

– Je ne vous en veux pas trop, mais quand on a un bon plat devant soi, on n’aime pas beaucoup qu’on vienne vous le retirer.

– Oh ! vous êtes si gourmand ! Mais, je me suis remise avec mon mari, et ce serait mal de le tromper maintenant, n’est-ce pas ?