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LXXIV
LES FLAGELLANTS

– Tu n’as plus envie d’être corrigée ? Tu ne penses plus jamais à moi ?

– Si, souvent. Le matin surtout et cela me fait mal. Mais je veux vous revoir en ami, en bon camarade. Je vous écrirai et vous viendrez me raconter vos bonnes histoires – vos douces horreurs.

Nous nous sommes quittés là-dessus et je n’ai plus jamais eu de ses histoires.

Je l’ai revue un soir au bras d’un bel homme d’une cinquantaine d’années, possédant une barbe rutilante. Elle était très bien mise, avec une chaîne de perles sautoir que je ne lui connaissais pas et un long manteau de soie de chez le bon faiseur. Quand elle m’a vu, elle s’est retournée brusquement et s’est tenue toute droite, immobile, me dévisageant avec ses grands yeux dilatés, dans lesquels il y avait cette même expression de peur. Son compagnon la prit par le bras – ce n’était pas son mari – et eut l’air de la questionner. Alors elle fit volte-face et partit avec lui. Je l’ai aperçue depuis une seule fois, toujours avec le