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LXXXIV
LES FLAGELLANTS

celui qui avait mis l’annonce avait reconnu l’écriture d’un de ses amis et l’a fait trotter un petit peu, ainsi que nous le voyons par la réponse du mystificateur mystifié.


« Monsieur,

» J’ai la petite présomption de croire que je suis aussi documenté que vous pouvez l’être sur la question qui nous intéresse mutuellement, et je me permets d’affirmer que vous ne trouverez pas l’idéal rêvé : les femmes qui fouettent les messieurs par amour de l’art, ou celles qui acceptent la fessée de leurs mains n’existent guère que dans les romans pornographiques anglais. Il en est pourtant de par le monde, mais celles-là ne lisent pas les annonces ou du moins elles n’y répondent pas.

» On est toujours réduit à payer et jamais on n’en a pour son argent.

» J’ai pu pourtant satisfaire cette passion, mais il a fallu un concours de circonstances qui se retrouve bien difficilement.

» Vous me demandez, Monsieur de vous préciser mon cas : il résulte de cette névrose assez bénigne mais bien définie que les médecins dénomment « Masochismus » ; c’est ce besoin de servitude qui vous fait désirer un maître vous imposant un servage non pas moral, mais effectif, où la