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LXXXVIII
LES FLAGELLANTS

» Ah ! il faut, avant même d’avoir vu Monsieur, de savoir comment est le maître futur, se déclarer son esclave, venir au coup de sifflet, se coucher à sa botte ou se montrer avec lui dans un rendez-vous qui peut n’être qu’un guet-apens ou une occasion de se compromettre. Non, Monsieur, pas de ça avec moi. Je veux d’abord, j’obéis ensuite, si mon maître a su me plaire ; je lui obéirai alors en esclave, non plus pour satisfaire sa volonté, mais pour me rendre à tous ses désirs et apporter dans la jouissance la force de toutes mes énergies.

» Si donc vous comprenez que vous avez débuté par une gaffe, faites-moi des excuses, et réparez votre faute en m’écrivant comme je vous conviais à le faire. Il me semble que je vous donnais la part belle, ne faisant pas montre de bégueulerie inutile. À cela, vous avez trouvé spirituel de répondre que vous n’aimez pas à vous m........ dans un encrier. Vous êtes vraiment poli : moi, non plus, je ne connais pas ce genre d’exercice, mais je trouve que la correspondance est le meilleur moyen d’entrer en pourparlers, qu’elle fait connaître promptement, de part et d’autre, à quel monde on a affaire, et qu’elle est, au moins pour une femme qui n’a pas pour soutenir l’exaltation de ses sens les mêmes moyens que l’homme, une des manières les plus efficaces pour atteindre ou pour attendre le but suprême.