Aller au contenu

Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

     Mon cueur n’a en nully fiance
De garder la lettre, qu’en soy ;
Et certes ce m’est grant plaisance,
Quant si tresloyal je le voy,
Et lui conseille, comme doy,
De tousjours haïr Faulseté ;
Car quiconque l’a en chierté.
Amour chastier l’en fera,
Quant temps et besoing en sera.


ENVOI

     Pensez en ce que j’ay compté,
Ma Dame, car en vérité
Mon cueur de foy vous requerra,
Quant temps et besoing en sera.


BALLADE XXXI.

     Venés vers moy, Bonne Nouvelle,
Pour mon las cueur reconforter,
Contez moy comment fait la belle,
L’avez vous point oy parler
De moy, et amy me nommer ?
A elle point mis en oubly
Ce qu’il lui pleut de m’acorder,
Quant me donna le don d’amy ?
     Combien que Dangier, le rebelle,
Me fait loing d’elle demourer.
Je congnois tant de biens en elle
Que je ne pourroye penser
Que tousjours ne vueille garder
Ce que me promist sans nul sy,