Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/101

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À Dangier qui souvent vous blesse.
Si tost que vous prandrez l’adresse
De l’assaillir, il se rendra ;
Je vous secourray sans peresse,
Car le Dieu d’Amours m’aidera


ENVOI

     Se vous m’aidiez, gente Princesse,
Je croy que brief le temps vendra
Que j’auray des biens à largesse,
Car le Dieu d’Amours m’aydera.


BALLADE XXX.

     Belle, bien avez souvenance,
Comme certainement je croy,
De la tresplaisant aliance
Qu’Amour fist entre vous et moy ;
Son secrétaire Bonne Foy
Escrist la lectre du traictié,
Et puis la scella Loyauté
Qui la chose tesmoingnera.
Quant temps et besoing en sera.
     Joyeux Désir fut en presence.
Qui alors ne se tint pas coy,
Mais mist le fait en ordonnance,
De par Amour, le puissant roy ;
Et, selon l’amoureuse loy.
De noz deux vouloirs, pour seurté,
Fist une seule voulenté ;
Bien m’en souvient et souvendra,
Quant temps et besoing en sera.