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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/104

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Pour sechier, au fou d’Espérance,
Et puis doulcement rebouté
Ou coffre de ma souvenance.
     Pource, vueillez vous acquitter
De mon cueur que je vous ay donné,
Humblement vous en vueil prier,
En le gardant en loyauté,
Soubz clef de Bonne Voulenté,
Comme j’ay fait, de ma puissance,
Le vostre que tiens enfermé
Ou coffre de ma souvenance.


ENVOI

     Ma Dame, je vous ay compté
De vostre cueur la gouvernance,
Comment il est et a esté
Ou coffre de ma souvenance.


BALLADE XXXIII.

L’amant. — Se je vous dy bonne nouvelle,
               Moncueur, que voulez vous donner ?
Le cueur. — Elle pourroit bien estre telle
                Que moult chier la vueil acheter.
L’amant. — Nul guerdon n’en quier demander.
Le cueur. — Dittes tost doncques, je vous prie,
                J’ay grant desir de la savoir.
L’amant. — C’est de vostre Dame et amye
                Qui loyaument fait son devoir.
Le cueur. — Que me savez vous dire d’elle
                Dont me puisse reconforter ?
L’amant. — Je vous dy, sans que plus le celle,
                Qu’elle vient par deçà la mer.