Pour sechier, au fou d’Espérance,
Et puis doulcement rebouté
Ou coffre de ma souvenance.
Pource, vueillez vous acquitter
De mon cueur que je vous ay donné,
Humblement vous en vueil prier,
En le gardant en loyauté,
Soubz clef de Bonne Voulenté,
Comme j’ay fait, de ma puissance,
Le vostre que tiens enfermé
Ou coffre de ma souvenance.
Ma Dame, je vous ay compté
De vostre cueur la gouvernance,
Comment il est et a esté
Ou coffre de ma souvenance.
L’amant. — Se je vous dy bonne nouvelle,
Moncueur, que voulez vous donner ?
Le cueur. — Elle pourroit bien estre telle
Que moult chier la vueil acheter.
L’amant. — Nul guerdon n’en quier demander.
Le cueur. — Dittes tost doncques, je vous prie,
J’ay grant desir de la savoir.
L’amant. — C’est de vostre Dame et amye
Qui loyaument fait son devoir.
Le cueur. — Que me savez vous dire d’elle
Dont me puisse reconforter ?
L’amant. — Je vous dy, sans que plus le celle,
Qu’elle vient par deçà la mer.