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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/126

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Se mieulx faire ne me povez,
Au moins monstrez moy ma maistresse
Une fois, pour aucunement
Allegier le mal qui me blesse,
Car trop ennuie qui attent.


ENVOI

     Espoir, tousjours vous m’asseurés
Que bien mon fait ordonnerés,
Bel me parlés, je le confesse.
Mais, tant y mettez longuement
Que je languis en grant destresse,
Car trop ennuie qui attent.


BALLADE LIII.

     Le premier jour du mois de May
S’acquitte vers moy grandement ;
Car, ainsi qu’à présent je n’ay
En mon cueur que deuil et tourment,
Il est aussi pareillement
Troublé, plain de vent et de pluie ;
Estre souloit tout autrement,
Ou temps qu’ay congneu en ma vie.
     Je croy qu’il se met en essay
De m’acompaignier loyaument ;
Content m’en tiens, pour dire vray ;
Car meschans, en leur pensement,
Reçoivent grand allegement,
Quant en leurs maulx ont compaignie ;
Essayé l’ay certainement.
Ou temps qu’ay congneu en ma vie.