Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/159

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Et me servir plus longuement,
Mais je voy bien que ne voulés,
Si vous accorde franchement
La requeste que faitte avés.
     Escondire ne vous pourroye,
Car servy m’avez loyaument,
N’onques ne vous trouvay en voye,
N’en voulenté aucunement
De rompre le loyal serment
Que me feiste, comme savés ;
Ainsi le compte largement
La requeste que faitte avés.
     Et afin que tout chacun voye
Que de vous je suis trescontent,
Une quittance vous octroye,
Passée par mon Parlement,
Qui relaissera plainement
L’ommage que vous me devés,
Comme contient ouvertement
La requeste que faitte avés »


BALLADE IV.

     Tantost Amour, en grant array,
Fist assembler son Parlement.
En plain conseil mon fait contay,
Por congié et commandement ;
Là fust passée plainement
La quittance que demandoye,
Baillée me fut franchement,
Pour en faire ce que vouldroye.
     Oultre plus, mon cueur demanday
Qu’Amour avoit eu longuement,
Car en gage le lui baillay,