Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Par desplaisir, vers la saussoye
Où est Vieillesse rabat joye ;
Se nous travaillons fort ce soir,
Tost serons au lieu que vouldroye,
Que l’en appelle Nonchaloir. »
     Tant cheminasmes qu’au derrain
Veismes la place que queroye ;
Quant de la porte fu prouchain,
Le portier qu’assez congnoissoye,
Si tost comme je l’appelloye,
Nous receut, disant que pour voir
Ou dit lieu bien venu estoye,
Que l’en appelle Nonchaloir.


BALLADE VII.

     Le gouverneur de la maison
Qui Passe Temps se fait nommer,
Me dist : « Amy, ceste saison
Vous plaist il céans séjourner ? »
Je respondy qu’à brief parler,
Se lui plaisoit ma compaignie,
Content estoye de passer
Avecques lui toute ma vie.
     Et lui racontay l’achoison
Qui me fist Amour delaissier ;
Il me dist qu’avoye raison,
Quant eut veu ma quittance au cler,
Que je lui baillay à garder ;
Aussi de ce me remercie
Que je vouloie demourer
Avecques lui toute ma vie.
     Le lendemain lettres foison
À Confort baiilay à porter