Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/172

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Pource, France, que veulx tu que te dye ?
De sa verge Dieu les punist et bat
Et t’a rendu Guyenne et Normendie.


ENVOI AU PRINCE.

     Roy des Françoys, gaigné as l’advantaige,
Parfaiz ton jeu, comme vaillant et saige,
Maintenant l’as plus belle qu’au rabat.
De ton bon eur, France, Dieu remercie ;
Fortune en bien avecques toi s’embat
Et t’a rendu Guyenne et Normandie.


BALLADE IV.

     On parle de religion
Qui est d’estroicte gouvernance,
Et par ardant devocion,
Portent mainte dure penance ;
Mais, ainsi que j’ay congnoissance,
Et selon mon entencion.
Entre tous j’ay compassion
Des amoureux de l’observance.
     Tousjours par contemplacion
Tiennent leurs cueurs raviz en transe,
Pour venir par perfection
Au hault Paradis de Plaisance ;
Chault, froit, soif et fain d’esperance
Seuffient en mainte nacion ;
Telle est la conversacion
Des amoureux de l’observance.
     Piez nuz, de Consolacion
Quierent l’aumosne ; d’alegance