Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/187

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     Pour Dieu, vueilliez vous en reffraindre,
Affin qu’on ne face rapport,
Qui vouldra vostre fait attaindre,
Que vous soyez digne de mort.
Vostre manière chascun mort,
Plus qu’autre, sans comparaison ;
Qui regarde par tous estas,
Anuy et meschief, à grant tas,
Vous usez en vostre maison.


ENVOI

     Ne jouez plus de vostre sort.
Car trop le passez oultre bort,
Se gens ne laissiez en pais, on
Appellera les advocas,
Qui plaideront que tresfaulx cas
Vous en usez en vostre maison.


BALLADE XV.

     Or ça, puisque il faut que responde,
Moy, Fortune, je parleray :
Si grant n’est, ne puissant ou monde,
À qui bien parler n’ozeray.
J’ay fait, faiz encore, et feray
Ainsi que bon me semblera
De ceulx qui sont soubz ma puissance ;
Parle qui parler en vouldra.
Je n’en feray qu’à ma plaisance.
     Quant les biens, qui sont en la ronde,
Sont miens, et je les donneray
Par grant largesse, dont j’abonde,