Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/190

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Par bon Eur et Loyal Vouloir.
     Il n’est chose soubz le souleil
Qui tant doit estre desirée
Que Paix ; c’est le don non pareil
Dont Grace fait toujours livrée
À sa gent qu’a recommandée ;
Fol est qui ne la veult avoir,
Quant elle est offerte et donnée
Par Bon Eur et Loyal Vouloir.
     Pour Dieu, laissons dormir Traveil ;
Ce monde n’a gueres durée,
Et Paine, tant qu’elle a sommeil,
Souffrons que prengne reposée.
Qui une foiz l’a esprouvée
La doit fuyr, de son povoir,
Par tout doit estre deboutée,
Par Bon Eur et Loyal Vouloir.


ENVOI

     Dieu nous doint bonne destinée,
Et chascun face son devoir,
Ainsi ne sera redoubtée
Par Bon Eur et Loyal Vouloir.


BALLADE XVIII.

     En la chambre de ma pensée,
Quant j’ay visité mes tresors,
Maintesfoiz la treuve estorfée
Richement de plaisans confors.
À mon cueur je conseille lors
Qu’y prenons nostre demourée,