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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/191

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Et que par nous soit bien gardée
Contre tous ennuyeux rappors.
     Car Desplaisance maleurée
Essaye souvent ses effors,
Pour la conquester par emblée
Et nous bouter tous deux dehors ;
Se Dieu plaist, assez sommes fors
Pour bien tost rompre son armée,
Se d’Espoir banyere est portée
Contre tous ennuveux rappors.
     L’inventoire j’ay regardée
De noz meubles, en biens et corps ;
De legier ne sera gastée,
Et si ne ferons à nulz tors.
Mieux aymerions estre mors,
Mon cueur et moy, que couroucée
Fust Raison sage et redoubtée,
Contre tous ennuyeux rappors.


ENVOI

     Demeurons tous en bons accors,
Pour parvenir à joyeux pors :
Ou monde qui a peu durée,
Soustenons Paix la bien amée
Contre tous ennuyeux rappors.


BALLADE XIX.

     Je n’ay plus soif, tairie est la fontaine ;
Bien eschauffé, sans le feu amoureux ;
Je vois bien cler, jà ne fault qu’on me maine ;
Folie et Sens me gouvernent tous deux ;