Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/197

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Pour les discordez ralier,
Et aux enclos donner yssue,
Leurs lians et fers delier.
     Aucunes gens qui bien peu sentent,
Nourriz en simplesse et confiz,
Contre le vouloir Dieu actentent,
Par ignorance desconfiz,
Desirans que feussiez ung filz,
Mais qu’ainsi soit, ainsi m’aist Dieux,
Je croy que ne soit grans proufiz,
Raison, Dieu fait tout pour le mieulx.
     Du Psalmiste je prens les dictz.
Delectasti me, Domine,
In factura tua, je diz :
Noble enfant de bonne heure né,
À toute doulceur destiné,
Manna du ciel, celeste don,
De tous biens fais le guerdonné,
Et de nos maulx le vray pardon.


BALLADE XXIII bis.

     Combien que j’ay leu en ung dit :
Inimicum putes y a
Qui te presentem laudabit,
Touttesfoiz, non obstant cela,
Oncques vray homme ne cela
En son courage aucun grant bien,
Qui ne le monstrast çà et là ;
On doit dire du bien le bien.
     Saint Jehan Baptiste ainsi le fist,
Quant l’aignel de Dieu descela ;
En ce faisant pas ne meffist ;