Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/198

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Dont sa voix ès tourbes vola,
Dequoy saint André Dieu loua,
Qui de lui sy ne sçavoit rien,
Et au filz de Dieu s’aloua ;
On doit dire du bien le bien.
     Envoyée de Jhesucrist,
Rappelez sà jus par deçà
Les povres que rigueur proscript,
Et que fortune betourna ;
Cy sçay bien comment y m’en va,
De Dieu, de vous, vie je tien,
Benoist celle qui vous porta ;
On doit dire du bien le bien.
     Cy, devant Dieu, fais congnoissance
Que créature feusse morte,
Ne fust vostre doulce naissance.
En charité puissant et forte
Qui ressuscite et reconforte
Ce que mort avoit prins pour sien ;
Vostre presence me conforte,
On doit dire du bien le bien.
     Cy vous rens toute obéissance,
Ad ce faire, raison m’exorte,
De toute ma povre puissance ;
Plus n’est deul qui me desconforte,
N’autre ennuy de quelconque sorte ;
Vostre je suis et non plus mien,
Ad ce droit et devoir m’enhorte,
On doit dire du bien le bien.
     Ô grace et pitié tresimmense,
L’entrée de paix et la porte,
Some et bénigne clemence,
Qui noz faultes toult et supporte,
Cy de vous louer me deporte,
Ingrat suis, et je le maintien,