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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/210

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Trouver ne puis nul meilleur messagier,
Il ne faut jà que plus je vous en die.
     Premierement, se c’est vostre plaisance,
Recommandez moy, sans point l’oublier,
À ma Dame ; ayez en souvenance,
Et lui dictes, je vous pry et requier,
Les maulx que j’ay quant me fault eslongnier,
Maugré mon vueil, sa doulce compaignie.
Vous savez bien que c’est de tel mestier,
Il ne faut jà que plus je vous en die.
     Or y faittes comme j’ay la fiance.
Car un amy doit pour l’autre veillier ;
Se vous dittes : Je ne sçay, sans doubtance,
Qui est celle ? vueillez la ensaignier.
Je vous respons qu’il ne vous fault serchier,
Fors que celle qui est la mieulx garnie
De tous les biens qu’on sauroit souhaidier ;
Il ne faut jà que plus je vous en die.


ENVOI.

     Sy ay chargié à Guilleaume Cadier
Que, par de là, bien souvent vous supplie ;
Souviengne vous du fait du prisonnier,
Il ne faut jà que plus je vous en die.


BALLADE IX.

     Mon gracieulx cousin, Duc de Bourbon,
Je vous requier, quant vous aurez loisir.
Que me faittes, par balade ou chançon.
De vostre estat aucunement sentir ;
Car quant à moy, sachiez que, sans mentir,