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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/214

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Mon compaignon, frere et cousin,
Je vous requier treschierement
Que de vostre gouvernement
Et estat me faictes savoir,
Car j’en orroye bien souvent,
S’il en estoit à mon vouloir.
     Il n’est jour, ne soir, ne matin,
Que ne prie Dieu humblement
Que la paix prengne telle fin
Que je puisse joyeusement,
À mon desir, prouchainement
Parler à vous et vous véoir ;
Ce seroit treshastivement.
S’il en estoit à mon vouloir.
     Chascun doit estre bien enclin
Vers la paix, car certainement
Elle departira butin
De grans biens à tous largement.
Guerre ne sert que de tourment,
Je la hé, pour dire le voir,
Bannie seroit plainement,
S’il en estoit à mon vouloir.


ENVOI.

     Va, ma balade, prestement
À Saint Omer, monstrant comment
Tu vas pour moy ramentevoir
Au Duc à qui suis loyaument.
Et tout à son commandement,
S’il en estoit à mon vouloir.