Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/213

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BALLADE XI.

Dame qui cuidiez trop savoir,
Mais vostre sens tourne en folie,
Et cuidiez les gens decevoir
Par vostre cautelle jolie.
Qui croiroit vostre chiere lie
Tantost seroit pris en voz las,
Encore ne m’avez vous mie,
Encore ne m’avez vous pas.
     Vous cuidiez bien qu’apercevoir
Ne sache vostre moquerie ;
Si fais, pour vous dire le voir ;
Et pource, chierement vous prie,
Alez jouer de l’escremie
Autre part, car quant en ce cas.
Encore ne m’avez vous mie,
Encore ne m’avez vous, pas.
     Vous ferez bien vostre devoir,
Se m’attrapes par tromperie ;
Car trop ay congneu main et soir
Les faulx tours dont estes garnie
On vous appelle : foul s’i fie.
Déportez vous de telz esbas,
Encore ne m’avez vous mie,
Encore ne m’avez vous pas.


BALLADE XII.

Orléans à Bourgogne.

     Puisque je suis vostre voisin
En ce pais présentement,