Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/222

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Quant un amant vient demander
Confort de sa dure grevance,
Que vouldroit il faire ou trouver ?
Cela, je ne l’ose nommer ;
Au fort, il fault que je le die,
Ce qui fait le ventre lever ;
Ce n’est fors que plaisant folie.
     Bien sçay que je fais desplaisance
Aux amoureux, d’ainsi parler
Et que j’acquier leur malvueillance ;
Mais, s’il leur plaist me pardonner,
Je leur prometz qu’au par aler.
Quant leur chaleur est refroidie,
Ilz trouveront que, sans doubter,
Ce n’est fors que plaisant folie.


ENVOI.

     Prince, quant un prie d’amer,
Se l’autre si veult accorder,
Il n’y a plus, sans moquerie ;
Laissiez les ensemble jouer,
Ce n’est fors que folie.


BALLADE XX.

Orléans à Bourgogne.

     Beau frère, je vous remercie,
Car aidié m’avez grandement ;
Et oultre plus, vous certiffie
Que j’ay mon fait entierement ;
Il ne me fault plus riens qu’argent