Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/221

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     Il est enroué devenu,
Car une pouldre de raisin
L’a tellement en l’ueil feru
Qu’endormy l’a, comme un touppin ;
Il y pert un chascun matin,
Car il en a chault le touppet ;
Dieu le me sauve ce varlet !
     Rompre ne sauroit un festu,
Quant il a pincé, un loppin,
Saint Poursain qui l’a retenu
Son chier compaignon et cousin,
Combien qu’ayent souvent hutin,
Quant ou cellier sont en secret !
Dieu le me sauve ce varlet !


ENVOI.

     Prince, pour aler jusqu’au Rhin,
D’un baril a fait son ronssin,
Et ses espérons d’un foret ;
Dieu le me sauve ce varlet !


BALLADE XIX.

     Amour qui tant a de puissance
Qu’il fait vieilles gens rassoter.
Et jeunes plains d’oultrecuidance,
De tous estas se scet meller,
Je l’ay congneu pieçà au cler,
Il ne fault jà que je le nye,
Parquoy dis et puis advouer
Ce n’est fors que plaisant folie.
     À droit compter, sans decevance,