Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/227

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Pour vouloir vers mon cuieur venir,
Seurté lui fauldra me donner,
Avant que je les face ouvrir.


ENVOI.

     Amours, vous venistes frapper
Pieçà mon cueur, sans menacer ;
Or, ay fait mes logis bastir
Si fors que n’y pourrez entrer,
Avant que je les face ouvrir.


BALLADE XXIV.

     Ung jour à mon cueur devisoye
Qui en secret à moy parloit,
Et en parlant lui demandoye
Se point d’espargne fait avoit
D’aucuns biens, quant Amours servoit ?
Il me dist que tresvoulentiers
La vérité m’en compteroit,
Mais qu’eust visité ses papiers.
     Quant ce m’eut dit, il print sa voye
Et d’avecques moy se partoit,
Après entrer je le véoye
En ung comptouer qu’il avoit ;
Là deçà et delà queroit,
En cherchant plusieurs vieux cayers,
Car le vray monstrer me vouloit,
Maisqu’eust visité ses papiers.
     Ainsi, par ung temps l’atendoye.
Tantost devers moy retournoit
Et me monstra, dont j’euz grant joye,