Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/240

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Las ! je le doy tant redoubter,
Car à tort souvent me ravalle ;
Mais sans mascher fault que l’avalle.
     Je ne sçay remede quelconques,
Quant ay mis ces choses en poys,
Pour tous deux contenter adoncques,
Fors les faire servir par moys ;
Mandez moy sur ce quelque foys,
Fredet, bon conseil, par vostre ame,
Foy que devez à vostre Dame.


FREDET AU DUC D’ORLÉANS.

     Monseigneur, j’ay de vous receu
Et aussi de mot à mot leu
Une lettre qu’il vous a pleu
Moy rescripre, touchant mon fait,
Par laquelle j’ay apperceu
Le bon vouloir qu’avez eu
Vers moy tousjours, qui n’est pas peu,
Dont tout mon dueil avez deffait.
Et oultre plus, comme j’ay veu,
Avez voulu que j’aye sceu,
De quoy il ne m’a point despleu,
Ce qui tant vous griefve, ou refait.
Sur quoy, de vous obéir meu,
Non pas ainsi comme il est deu,
Mais du tout au mieulx que j’ay peu,
Mon conseil tel quel vous ait fait :

     Vous plaigniez de la rigueur
          Et aigreur,
Que vous fait, par sa fureur
           Et chaleur,