Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/241

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Celluy que nommez Soussy,
Qui sans cause et sans couleur
           Et langueur,
Par son ennuyeux labeur
           Et maleur,
Vous tourmente sans mercy ;
Dont par force de douleur
           Vostre cueur
Est noyé par grant langueur,
           Tout en pleur,
Et souvent devient transy.
Puis racontez, Monseigneur,
           Quel doulceur,
Nonchaloir, par son bon sur
           Et valeur,
Se offre vous faire aussi.
     De Soussy vous vueil escripre :
C’est ung tresmerveilleux sire,
           Et fault dire
Que cellui n’a pas couraige
           D’omme saige,
Qui veult qu’avec lui demeure,
Car il ne sert que de nuyre,
Et ne pense, ne desire
           Qu’à destruire.
Et fait à chascun dommaige
           Et oultraige.
Ne lui chault qui vive ou meure.
Et fut il seigneur d’empire,
Ou qui que soit, tout fait frire
           Et martire ;
Tant qu’il est en son servaige,
           Avantaige
N’a nul, je le vous asseure.
Mille maulx, tous d’une tire,