Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour jugier droit conseil asemble,
Si je fais loyalle reque?;te,
Seing et Soucy, et bon vous semble.
Je ne requier aultre conqueste
Que d’Espoir qui larron ressemble
Et sans cause de mon cueur s’emble;
Dieu me secoure en cette queste ,
Si je fais loyalle requeste!
CHANSON XVIII.
Se ma doleur vous saviés,
Mon seul joyeux pensement,
Je sçay bien certainement
Que mercy de moy auriés.
Du tout Refus banniriés
Qui me tient en ce tourment,
Se ma doleur vous saviés,
Mon seul joyeux pensement.
Et le don me donneriés
Que vous ay requis souvent ,
Pour avoir allégement;
Jà ne m’en escondiriés,
Se ma doleur vous saviés.
CHANSON XIX.
Ne hurtez plus à l’uis de ma Pensée ,
Soing et Soucy, sans tant vous travailler,
Car elle dort et ne veult s’esveiller ;
Toute la nuit en paine a despensée.
En dangier est, s’eile n’est bien pensée,