Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/303

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Soit que tu dormes ou tu veilles
Fays ainsi que dy, je t’en prie :
Mon cueur, estouppe tes oreilles,
Pour le vent de Merencolie.
Il cause doleurs nompareilles,
Dont s’engendre la maladie
Qui n’est pas de legier guérie ;
Croy moy, s’a Raison te conseilles,
Mon cueur, estouppe tes oreilles.
CHANSON XXXVI.
Se j’eusse ma part de tous biens
Autant que j’ay de loyauté,
J’en auroye si grant planté
Qu’il ne me fauldroit jamais riens.
Et si gaingneroye des miens,
Ma Dame, vostre voulenté,
Se j’eusse ma part de tous biens,
Autant que j’ay de loyauté.
Car pour asseuré je me tiens
Que vostre tresplaisant beauté
De s’amour me feroit rente,
Maugré Dangier et tous les siens,
Se j’eusse ma part de tous biens.
CHANSON XXXVII.
Pour les grans biens de vostre renommée,
Dont j’oy parler à vostre grant honneur,
Je désire que vous ayez mon cueur,
Comme de moy tresloyaument amée.