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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/302

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Fortune dit, qui tout mon fait despiece,
Que j’endure comme maint au jour d’huy
Assez pourveu, pour de cy à grant pièce,
Et plus qu’assez, de penser et anuy.
Pourquoy souvent jemetz soubz mon pièce
Prenant confort d’Espoir, comme celluy
Qui me fye parfaittement en luy.
Ainsi remains, qui le croiroit, empicce,
Assez pourveu, pour de cy à grant pièce.
CHANSON XXXIV.
Çà, venez avant, Espérance,
Or y perra que respondrez
Et comment vous vous deffendrez ;
On se plaint de vous à oultrance.
L’un dit que promectez de loing,
Et qu’en estes bonne maistresse,
L’aultre que faillez au besoing,
En ne tenant gueres promesse.
Quoy que tardez, c’est la fiance
Qu’aux faiz de chascun entendez
Et au derrain guerdon rendrez;
Dy je bien, ou se trop m’avance?
Çà, venez avant. Espérance.
CHANSON XXXV.
Mon cueur, estouppe tes oreilles,
Pour le vent de Merencoiie ;
S’il y entre, ne double mye
Il est dangereux à merveilles;