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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/329

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On vous deust bannir en exil.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n’estes qu’un villain.

CHANSON LXXXIII.

Mon seul amy, mon bien, ma joye,
Cellui que sur tous amer veulx,
Je vous pry que soyez joieux
En espérant que brief vous voye.

Car je ne fais que querir voye
De venir vers vous, se m'aist Dieux,
Mon seul amy, mon bien, ma joye,
Cellui que sur tous amer veulx.
 
Et se, par souhaidier, povoye
Estre emprès vous, un jour ou deux,
Pour quanqu’il a dessoubz les cieulx,
Outre rien ne souhaideroye.
Mon seul amy, mon bien, ma joye.

CHANSON LXXXIV.

Je le retiens pour ma plaisance,
Espoir, mais que léal me soit,
Et se jamais il me deçoit,
Je renie son acointance.

Nous deux avons fait aliance,
Tant que mon cueur tel l’aparçoit ;
Je le retiens pour ma plaisance,
Espoir, mais que léal me soit.

Monstrer me puisse bien vueillance,
Ainsi que mon penser conçoit,