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Lui sont Ennuiz gros et puissans,
Quant ilz la tiennent empeschée
L’ostellerie de Pensée.

CHANSON LXXXI.

Fuyés le trait de doulx regard,
Cueur, qui ne vous savez deffendre,
Veu qu’estes desarmé et tendre,
Nul ne vous doit tenir couard.

Vous serés pris ou tost ou tard,
S’Amour le veult bien entreprandre ;
Fuyez le trait de doulx regard,
Cueur, qui ne vous savez deffendre.

Retrayez vous sous l’estandart
De Nonchaloir, sans plus attendre ;
S’à Plaisance vous laissiez rendre,
Vous estes mort, Dieu vous en gard !
Fuyez le trait de doulx regard.

CHANSON LXXXII.

Yver, vous n’estes qu’un villain,
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d’Avril
Qui l’acompaignent soir et main.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l’ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De neige, vent, pluye et grezil ;