Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/337

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<poem style="margin-left:6em; font-size:100%"> CHANSON XCVII. Laissez moy penser à mon ayse. Helas! donnez m’en le loisir ; Je devise avecques Plaisir, Combien que ma bouche se taise. Quant Merencolie mauvaise Me vient maintes fois assaillir, Laissez moy penser à mon ayse , Helas! donnez m’en le loisir. Car affin que mon cueur rapaise, J’appelle Plaisant Souvenir Qui tantost me vient resjouir; Pource, pour Dieu , ne vous desplaise , Laissez moy penser à mon ayse. CHANSON. Par Fraigne. Et où vas tu, petit souspir. Que j’ay ouy si doulcement? T’en vas tu mettre à saquement Qiielqiie povre amoureux martir? Viens ça, dy moy tost, sans mentir. Ce que tu as en pensement, Et où vas tu^ petit souspir, Que j’ay ouy si doulcement? Dieu te conduye à ton désir, Et te remaine à sauvement ; Mais je te requier humblement Que ne/aces ame mourir ; Et oii vas tu, petit souspir?