Aller au contenu

Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il donne neuf livres pour procurer un sauf-conduit à un Anglais. Le 9, le roi et les princes vont en pèlerinage à Notre-Dame de Cuerlu et viennent mettre le siège devant Bapaume. La ville prise, le 19, l’armée qui comptait, selon Monstrelet, 200,000 personnes, se resente devant Arras. Le 8 septembre l’on fit la paix. Le duc d’Orléans résista longtemps à la signer. Dans les détails qui nous sont donnés, rien n’indique le manque d’énergie que l’on aime à lui reprocher. La paix solennellement proclamée et jurée, le 6 mars, Charles VI et les princes regagnèrent, par Bapaume, Péronne, Noyon, Compiègne, Senlis, où l’on demeura le mois de septembre.

Dès le début de l’année 1415, la veille des Rois, nous voyons Charles au service que le roi fait célébrer à Notre-Dame de Paris, pour le repos de l’âme de Louis d’Orléans. Il avait naguère quitté les habits de deuil à la demande du duc de Guyenne. Le 10 février, il prit part à des fêtes plus brillantes encore que celles où, vêtu d’une huque violette à boutons d’argent, il avait assisté en 1413. Cette fois il jouta contre le duc de Bavière. Il retourna ensuite a Orléans pour y faire tenir les Grands-Jours, comme il le fit, du reste, encore en 1438 et 1460. Nous trouvons à cette date (1413) dans les comptes de sa maison bien des renseignements, celui-ci entre autres, que 43 livres parisis valaient 53 livres 15 sous tournois, et cet autre, moins important, que sa maison dépensait en deux mois pour 20 livres 9 sous 4 deniers de souliezs et houseaulx. Arrive, avec le mois d’octobre la bataille d’Azincourt. Charles y amenait un contingent de cinq cents hommes d’armes ou bassinets, sous le commandement de Galuet, car il était avec le duc de Bourbon, commandant en chef de l’armée. Le 20 octobre, il envoie trois hérauts au roi d’Angleterre pour l’avertir qu’il livrera bataille au jour que celui-ci voudra choisir. Dans la nuit du 24 octobre il détacha deux cents hommes d’armes pour observer la position de l’ennemi, le 25 octobre, au début de la bataille, il est à l’avantgarde. Quelques auteurs disent qu’on l’a trouvé blessé, sous un monceau de morts : d’autres, qu’il échappa avec peine-à la tuerie des prisonniers désarmés que le roi anglais ordonna à la fin de la bataille. On peut lire dans Saint-Remy et Juvénal des Ursins le récit de la conversation qu’il eut avec Henri d’An-