Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

l’emporte dicidiment. Du 5 au 15 septembre on lui rend tous ses biens. Il entre à Paris le 30 septembre. Le 18 du même mois, il avait reçu de l’empereur Sigisinond — son allié, depuis le 12 septembre, contre le duc de Bourgogne — l’investiture du comté d’Asti. L’Université de Paris, sa vieille ennemie, veut bien simuler quelque tendresse pour lui. On condamne l’apologie faite par Jean Petit du meurtre de Louis d’Orléans ; on transporte sur la tête des Bourguignons l’excommunication dont on avait frappé les Armagnacs. Le 18 décembre, il assiste aux fiançailles de Charles — plus tard Charles VII — avec Marie d’Anjou. Pendant toute l’année 1414 il est au faîte de sa gloire. Dès le mois de janvier il fait un traité avec la reine ; en février il se trouve à Paris. Le pauvre roi, qui l’année précédente le redoutait comme un monstre, ne peut plus se passer de lui. Charles a hérité de son père, de sa mère surtout, cette grâce aisée, ouverte, pénétrante, cette grâce de famille si charmante que les contemporains, nous l’avons vu, l’attribuaient à la magie. Charles l’avait exercée sur le duc de Guyenne après le traité d’Auxerre, maintenant le roi en était séduit au point, nous dit Lottin, d’après les registres de la ville d’Orléans, que Charles VI le faisait coucher dans sa chambre. Il le voulait toujours avoir présent à ses conseils. Nous le voyons au conseil tenu au Louvre. La guerre est déclarée par Charles VI au duc de Bourgogne. Le 6 juin, le roi donne à Charles 2,000 livres par mois pour l’entretien des cent hommes d’armes qu’il doit mener contre le duc de Bourgogne. Il accompagna Charles VI pendant toute la campagne. L’armée va battre Compiègne tandis que le roi et les princes vont l’y rejoindre par Senlis et Verberie. Compiègne prise, le 8 mai, on vint mettre le siège devant Soissons. Notre duc loge à l’abbaye de Saint-Quentin. De là, l’on va à Laon où l’on est joyeusement reçu. Le 10 juin l’on part pour s’en aller en Thiérache, à Ribémont, à Saint-Quentin où la comtesse de Hainaut, sœur du duc de Bourgogne, vient inutilement faire des ouvertures pacitiques. Le roi et les princes gagnent Guise en Thiérache, reviennent à Saint-Quentin, puis à Péronne où l’on passe en fêtes et en vaines tentatives d’accommodement la fin de juin et le commencement de juillet. Le 8 de ce mois, il est en affaire avec l’Angleterre,