Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/403

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU LXXIX. Le monde est ennuyé de moy, Et moy pareillement de lui ; Je ne congnois rien au jour d’ui Dont il me chaille que bien poy. Dont quanque devant mes yeulx voy, Puis nom.mer anuy sur anuy. Le monde est ennuyé de moy, Et moy pareillement de lui. Chierement se vent bonne foy ; A bon marché n’en a nuUuy ; Et pource, se je suis cellui Qui m’en plains, j’ay raison pourquoy : Le monde est ennuyé de moy.

RONDEAU LXXX. De riens ne sert à cueur en desplaisance, Chanter, danser, n’aucan esbatement, Il lui souffist de povoir seulement Tousjours penser à sa maie meschance. Quant il congnoist qu’en hazart gist sa chance, Et désir n’est à son commandement. De riens ne sert à cueur en desplaisance, Chanter, danser, n’aucun esbatement. S’on rit, pleurer lui est d’acoustumance ; S’il peut, à part se met le plus souvent. Afin qu’à nul ne tiengne parlement; Pour le guérir jà mire ne s’avance ; De riens ne sert à cueur en desplaisance.