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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/496

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CCXIV. Qui est cellui qui d’amer se tendroit, Quant Beaulté fait de morisque l’entrée, De Plaisance si richement parée Qu’à l’amender jamais nul ne vendroit! Cueur demy mort, les yeulx en ouvreroit, Disant : C’est cy raige désespérée. Qui est cellui qui d’amer se tendroit. Quant Beaulté fait de morisque l’entrée! Lors quant Raison enseigner le vendroit, Il lui diroit : A ! vieille rassotée, Laissez m’en paix, vous troublez ma pensée, Pour riens en ce nully ne vous croiroit. Qui est cellui qui d’amer se tendroit !

RONDEAU CCXV. Bon fait avoir cueur à commandement, Quant il est temps, qui scet laisser ou prendre, Sans trop vouloir sotement entreprendre Chose où ne gist gueres d’amendement. Quel besoing est, quand on est à son aise, De se bouter en soussy et meschief I Je tiens amans pour folz, ne leur desplaise. De travailler sans riens mènera chiet. C’est par Espoir ou par son mandement, Qui tel mestier leur conseille d’aprendre; Il fait pechié, on l’en devroit reprendre ; J’en parle au vray, à mon entendement : Bon fait avoir cueur à commandement.