Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/50

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Jacques de La Lain. En cette annexe 1445, il est mêlé au procès du comte d’Armagnac. En 1446, il se prépare à faire valoir ses droits sur le duché de Milan et se ligue avec le roi de Naples. Il est en Flandre, à Gand, pour la fête de la Toison-d’Or. Il gagne la Bourgogne où il organise une armée qui entre en Italie et lui gagne assez aisément son comté d’Asti. La guerre continue. Charles le vient visiter. Les poésies latines d’Antoine Astezan, qui devint son secrétaire, nous donnent de nombreux et curieux détails sur ce voyage. En janvier 1448, les comptes de sa maison nous montrent que le salaire de ses officiers pour ce comté était de 840 livres. Par contre nous voyons, dans les comptes de l’hôtel pour cette même année 1448-49, que si la recette totale de ses revenus est de 14,887 livres, la dépense est de 20,974. Il n’en continue pas moins ses voyages. En 1448, il retourne auprès du duc de Bourgogne pour activer son zèle en sa faveur. Il est avec lui à Arniens qui le reçoit avec grande solennité, et qui déjà, dès 1440, avait donné 1,000 saluts d’or pour sa rançon. Il fait un traité sur ses affaires italiennes avec le roi des Romains ; et disons immédiatement qu’en 1450, quoiqu’il eût successivement annulé par des traités deux des concurrents, le roi des Romains et le roi de Naples, le quatrième, François Sforce, l’emporta décidément. Dès le mois d’août 1449, Charles était de retour à Blois. Il est à Lyon au printemps de 1430. En 1451, il assiste à Mons aux fêtes de la Toison-d’Or. En 1452, le 20 mai, il nomme ses procureurs pour réclamer de l’empereur l’investiture du comté d’Asti. En juillet 1455, il est à Mehun-sur-Yèvre, auprès de Charles II, dans le conseil duquel on agitait fort vivement la question de la succession du duché de Bretagne. En 1456, dans ce même conseil du roi, il défend cette idée d’une croisade qui fut toujours chère aux aventureux Valois. La grande affaire de cette partie de sa vie fut le procès de son gendre, le duc d’Alençon, en 1456-58. Nous avons le discours par lequel, au lit de justice de Vendôme, il le recommande à l’indulgence du roi, discours où l’on peut relever quelques traits intéressants pour sa biographie, et, d’ailleurs, plein de gravité, de douceur et d’ampleur. Il peut paraître lourd et pédantesque si on le compare aux lettres de Voltaire, mais il est très-fin élégant pour ceux qui connaissent cette